tarets et autres parasites

Projet Copirates

2010

 

Depuis toujours les pirates et autres voyous séduisent autant qu’ils font peur. Ils sont un exemple d’humanité en résistance mais aussi le mal et la cruauté incarnés. Les bons et les méchants tout à la fois. De ces paradoxes qui donnent envie de voir plus loin.

 

Ces grands rêveurs, combattants sanguinaires, sont naïfs et malins, fragiles autant que forts, muets polyglottes, inadaptés sociaux autant qu’excellents marins – et donc savants à leur manière, adultes dans des corps vieillis trop vite, qui se refusent à l’âge adulte, ignorants bourrés d’intuition, superstitieux, mais livrés à l’océan, abandonnés de tous et bravant tous les Dieux… Ceux que tout un chacun dans nos sociétés a décrétés méchants, nuisibles mais que la bonne conscience collective a élevés au rang de figure, exemplaire et incomprise.

 

Les pirates qui s’engageaient sur un navire laissaient pour ainsi dire leur vie à quai. Le drapeau noir des Pirates arborant une tête de mort raconte exactement ça, à bord d’un bateau pirate, on est comme déjà mort ; aux yeux des vivants, il illustre ce mode de vie qui consiste à voyager, « réquisitionner » sur son parcours les richesses en transit et saborder son avenir pour mieux fêter le présent ; fêtes de fer et de feu, macabres et amorales, atteignant la toute puissance des mythes originels.

 

Leurs corps, leur langue nous parlent de ce choix rédhibitoire, irrévocable, sans concession. Des paroles brutes, des relations violentes, des beuveries extrêmes, des esprits en révolte, des corps entraînés, des formes abîmées, des rires endiablés, des pensées en survie. Ils font usage d’une sacrée liberté. Cette société utopique insulte l’autre, mais reste traversée par les paradoxes de la nature humaine. Solitude et promiscuité, huis clos du navire et espace virtuellement infini de l’océan… Le pirate n’a jamais rien construit d’autre que sa fuite. Mais le symbole de la fuite est puissant.

 

Nous inventerons nos pirates sans a priori, sans préjuger d’aucun bien, d’aucun mal mais nous resterons complices de leurs idéaux et de leurs rêves. Laisser naître des figures de théâtre, brutes et clownesques, de cruauté et d’innocence mêlées. Et laisser affleurer les questions de sens, questions sur la vie, la liberté, le pouvoir partagé, l’amitié et l’insoumission. L’amour dans ce joyeux bordel est un ennemi, il détourne de l’objectif, il est soupçonné d’être au cœur de la compromission. Et pourtant toute révolte est le signe d’un amour de soi et des autres.

 

C’est la figure de cette révolte éternelle que nous voulons mettre en scène.

 

(Extrait du dossier de création)

 


Avec : Hanno Baumfelder, Sebastien Bouhana, Christophe Carrère, Valo Hollenstein, Vincent Maggionni, Raphaël Perrenoud, Lorca Renoux, Jeannot Salvatori, Sylvain Tamalet, Claude Whipple.

 

Mise en scène : Emmanuel Audibert

Coordination et chorégraphie : Lorca Renoux

Direction musicale : Jeannot Salvatori

Collaboration artistique et Production : Sylviane Manuel

Textes : Sara Harvey et Nicolas Flesh, Fantazio

Scénographie : Vladimir Cruells

Construction : Victor Fernandez

Création lumière : Julien Roure

Création costumes : Ursula Korzynska

Création maquillage : Sabine Fevre

Régie son : Erwan Quintin

Régie générale : Stéphane Balny

Administration et Production : Camille Roggero - 36 du mois


 

Coproductions : « IADC » Jacques Prévert (Aulnay sous Bois – 93) ; La Grange Dîmière (Fresnes – 94).

Avec l’aide à la production d’ARCADI ; l’aide au projet de la SPEDIDAM ; l’aide à la création du Conseil Général du Val de Marne et l’aide au spectacle vivant de l’ADAMI. Avec les aides à la résidence de La Grainerie (Balma – 31), la Grange Dimière (Fresnes – 94), La Cascade – Pole des arts du cirque (Bourg Saint-Andéol -07), le CREAC (Marseille – 13), le Monfort (Paris – 75) et Arcadi dans le cadre des Plateaux Solidaires.

Tournée : Espace Jacques Prévert, Aulnay sous bois (93), la Grande Dimière, Fresnes (94), Théâtre de l’Agora, SN Evry (91), Caravanes de Cirques – théâtre Garonne (31), Pronomades (31).

 

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